mercredi 2 juillet 2014

Soudain...


Quand donc ferais-je rougir de honte
La personne du maître ?
Quand je l'aurais reconnu soudain :
Seigneur souverain, sans peur,
Noble, illustre, magnanime,
Plein, parfait, comblé,
Sans cause,
Lui dont le Soi est d'être caché !

[Allusion à la scène de l'amoureux qui reconnaît son amoureuse, comme dans le conte de Shakuntalâ. L'amoureuse montre sa joie en tremblant de honte, en détournant le regard, par des œillades, etc. La reconnaissance est "soudaine" sahasâ : l'instant est son temps, comme la reconnaissance soudaine exaiphnes évoquée par Platon dans le Parménide par exemple. L'instant est aux temps ce que l'espace est aux objets. L'exaiphnes-sahasâ est aussi le passage de la pure conscience à la conscience duelle : c'est le "premier instant", l'ébranlement initial, le moment de la toute-possibilité, clef du tantra non-duel et de l'assouvissement du cœur]

Maître !
Quand donc s'instaurera-t-elle
Cette tendresse ineffable
En vertu de laquelle
Tu n'envisageras jamais
De me faire faux bond ?

En réalité,
Toute chose, tout être
Est adoration de ta Présence.
Souverain !
Quand donc serais-je inondé
Par le délectable nectar
De la joie qu'inspire cette vision ?

Utpaladeva, Hymnes à Shiva, 9, 6-8

Beauté sans visage :

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